Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait la dentelle de la fleur de l’iris
Fragile et pâle corsage dominant la pelouse
Insolente dans les sautes d’un printemps hésitant
(Mais les gens entassés…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait la menace d’un ciel aux cris d’émeute
Les nuées bondissantes qui retardent le jour
Cohortes enivrées des déchirures d’encre
(Mais les traits émaciés…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait le sillage d’un voilier de haute mer
Cicatrice d’amertume dans l’émeraude iodée
Frontière sans retour entre hier et promesse
(Mais les ventres gonflés…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait les heures claires des courses enfantines
Rubans maladroits de mémoire arc en ciel
Les caresses d’orties et consolation d’orge
(Mais les mains qui se tordent…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait les lèvres affamées qui osent leurs tendresses
Les cheveux dénoués du désir quand il monte
Le refus abandon au goût de sel sauvage
(Mais les regards suppliants…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait les rencontres d’un hasard enivrant
Approches indomptées des récits héroïques
Verbes au poing levé comme un défi au temps
(Mais les corps des noyés…)
Ce matin je me suis éveillé avec une envie de poème
Qui dirait ce qu’il faut de colère et de refus farouche
Pour échafauder un monde les bras ouverts
Aux migrants de Birmanie
(Mais la fleur de l’iris…)
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marc (vendredi, 22 mai 2015 22:59)
Bravo aux vivants.