Ma conviction révolutionnaire pour novembre

Je n’ai pas envie de passer tout mon temps jusqu’au printemps  2017 à expliquer pourquoi je ne soutiens pas (puis pourquoi je n’ai pas soutenu) la candidature de  Jean-Luc Mélenchon dans laquelle se reconnaissent pour l’heure 90% de l’électorat communiste et une très grande proportion des électeurs de gauche que nous voulons rassembler. Ça ne m’intéresse pas et je ne provoquerai aucun vote positif avec ça. C’est pourtant ce que je serai obligé de faire à coup sûr si nous faisons campagne avec un candidat communiste. 

Je n’ai pas non plus envie de passer mon temps à répéter tout le mal que je pense de François Hollande à des gens qui sont déjà convaincu c’est-à-dire 95% des Français. J’aurai vraiment trop l’impression de ne servir à rien.

J’ai plutôt envie de m’employer à convaincre pour gagner deux batailles qui me semblent vitales pour le bien du pays, de tout le mouvement progressiste (et aussi, je l’avoue, du Parti communiste).

La première, c’est que l’alternance à François Hollande et à la droite, ça n’est pas, ça ne peut pas être Marine Le Pen. Et la deuxième, c’est que peut se constituer une majorité pour une vraie alternative de progrès pour le pays, si nous rassemblons toutes les forces politiques, sociales, sociétales sur des mesures et des réformes qui tournent le dos à ce qu’ont fait les quinquennats détestables de Hollande et Sarkozy. Voilà comment je pourrais être utile et ça me parait si essentiel pour l’avenir et en même temps si difficile à atteindre, que je n’ai pas envie de perdre mon temps avec d’autres questions.

J’avais dit, il y a quelques mois, combien j’aurais aimé que les communistes fassent jusqu’au bout confiance en la démocratie pour choisir une candidature de rassemblement mais je n’ai guère convaincu. J’aurais bien aimé maintenant que les communistes fassent le choix de lancer leur campagne sans choisir encore de candidat à la présidentielle. Ça aurait été très subversif  (et à mon avis très efficace) mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas dû être très convainquant non plus. Ils ont dit « on veut choisir sans attendre ». Nous allons donc choisir.

Comme choisir un candidat communiste m’obligerait à passer mon temps à m’expliquer sur des questions hors sol, mon choix se portera sur le vote Mélenchon.

Je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit et fait Mélenchon et je ne partage ni sa vision de la politique, ni ses ambitions. Je peux en dire autant de Montebourg, de Taubira, de Hamon, de Dufflot... mais je sais très bien, avec une certitude absolue, qu’il est impossible de gagner quoi que ce soit face à la droite/FN si on ne se rassemble pas avec tout ce beau monde. Et je ne vois dans le paysage que les communistes avec Pierre Laurent pour avoir engagé ce combat.

Donc je ne propose pas de mener campagne pour le triomphe des idées et conceptions de JL Mélenchon, pour l’organisation politique qu’est la France Insoumise, excusez-moi, je suis communiste par conviction, et je ne me rallie pas au mélenchonisme. Dans la tradition communiste, ce ne sera pas une nouveauté. Exemple au hasard : les communistes parisiens ne se sont pas ralliés au PS en participant à la majorité d’Hidalgo. Ils pensaient (à raison me semble-t-il) que c’était le moyen d’une avancée politique et sociale notamment sur la question du logement. 

Je voudrais, en optant pour le moment pour la candidature de Mélenchon, agir et argumenter pour tenter jusqu’au bout le rassemblement qui est le seul moyen de battre la droite et le FN et au moins de maintenir debout une gauche d’alternative. Je ne serai, en faisant ce choix, ni soumis à la France Insoumise, ni embarrassé par une posture très difficile à justifier et qui brouillera totalement mon message. Je souhaite être un peu plus convainquant que d’habitude, et que les communistes fassent majoritairement ce choix. 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    mayersy@gmail.com (dimanche, 06 novembre 2016 18:41)

    Moi aussi je pensais qu'il fallait non pas attendre mais surseoir en continuant à rassembler. Si l 'appel de Pierre Laurent n'atteint pas les 10 000 aujourd'hui, ne faut-il pas analyser la raison de ce que je considère -provisoirement j'espère- comme un échec face aux 60 000 enquêtes remplies? Ne faut-il pas mettre nos forces, en organisant cette bataille (tableaux de bords, appels aux militants aux sections, aux fédés, un peu comme la bataille de la vignette que nous savons si bien mener) sur la possibilité de recueillir des dizaines de milliers et peut être des centaines, mais ça on verra, de signatures? N'est-ce pas aujourd'hui une priorité absolue? Que chacun cible "ses" électeurs potentiels (les miens ce sont les sociétaires des scop scic et compagnies, les asso citoyennes etc.) que chacun envoie des centaines de mails d'évènements face de bouc et autres réseaux sociaux (je ne sais toujours pas tweeter mais j'ai au moins 80 000 mais disponibles...)
    Mettons au point un plan de bataille, tout le monde sur le pont. Cela ne sera pas inutile si nous sommes finalement conduits à voter pour JLM ou un candidat coco...
    bises

  • #2

    Serge (mardi, 08 novembre 2016 21:45)

    Il ne s'agit pas de se rallier à Melenchon. Depuis peu j'appuie la candidature de JLM, mais il faut éviter de personnaliser le débat même si le scrutin présidentiel favorise cette situation. Chaque fois qu'il y a eu un candidat communiste aux présidentielles j'ai toujours voté pour lui, et si j'avais focalisé sur la personne il y a des fois où je serais resté à la maison. Il se trouve que le projet, la démarche mise en place par la "France Insoumise" est à mon avis intéressante, dynamique, vivante, plus en phase avec l'ère du temps. Le questionnaire du PCF auquel j'ai participé m'a semblé trop orienté et bloquant pour favoriser une adhésion et une participation plus large des citoyens. Par ailleurs, s'inscrire dans la démarche de la France Insoumise n'entraine pas automatiquement le fait de mettre sous le tapis l'identité communiste qui me parait toujours aussi belle et moderne. Des groupes d'appui de la "France Insoumise" se sont créés sous l'étiquette "communistes insoumis". Je crains que la position du PCF soit surtout une position d'appareils. Probablement que la position du PCF à Paris peut se justifier, mais ces accords avec le PS brouille l'image du PCF et de la gauche en général. Si l'on veut avoir une petite chance de gagner en 2017, il faut se démarquer complètement du PS qui est devenu un boulet. Ce sera, je l'espère à des déçus du PS de nous suivre, mais en aucun cas nous devons nous positionner par rapport à eux. Et les Montebourg, Hamon, Filoche etc...même s'ils sont parfois intéressants sont trop timides dans leur positionnement pour pouvoir représenter une alternative...
    Voilà pourquoi il faut se focaliser sur le projet...et le programme de la France Insoumise il me plait beaucoup, même si je sais que les communistes ont certaines divergences notamment sur le nucléaire et l'Europe, et je dois reconnaitre que sur ces deux questions j'étais sur la même ligne que les communistes pendant des années, ce n'est plus le cas maintenant.
    J'ai lu les différentes contributions apportées sur le site de la France Insoumise, il y a beaucoup de choses intéressantes...je vais aussi y contribuer, chacun peut y contribuer, je n'ai pas tout lu, mais il me semble qu'il y a encore beaucoup à écrire, il y a des manques (notamment sur l'immigration, les réfugiés, la sécurité, le terrorisme...) des questions incontournables sur lesquelles il faudra apporter des réponses et des propositions précises car ces questions restent importantes dans le contexte actuel...et les communistes ont me semble t'il dans le cadre de cette démarche toute légitimité pour y contribuer.