Pensées des jours de mars 2017

  1er mars 2017.

Je suis à Paris. Ce que je sais seulement, c’est qu’elle était assise en face de moi sur la ligne 13, qu’elle dormait les écouteurs sur les oreilles, et que sous ses paupières closes dessinées avec goût, ses yeux semblaient battre la mesure de sa musique. Je sais aussi qu’à l’observer ainsi,  j’ai un moment suspendu ma lecture. En dehors de la presse, de la chaleur, des secousses, de l’inconfort, de l’exaspération sensible des passagers dans leur ensemble... et autres désagréments, un voyage dans le métro n’est pas chaque fois déplaisant.

 

  2 mars 2017.

Que demande le peuple ? Je ne peux pas bien sûr, répondre à cette question. Mais j’entends ce qu’on dit autour de moi et les échos qui me parviennent de plus loin. Et ils convergent, pour la plupart, dans cet appel de Philippe Rio, le maire de Grigny, ville très populaire de l’Essonne. Cet appel à J.L. Mélenchon et B. Hamon dit : « Messieurs, la vraie raison de l’engagement à gauche est ici. Elle est dans ces vies qui se brisent face à la précarité, à l’exclusion et à la misère. Au lieu de cela, vous hésitez, vous posez des principes, vous discutez. Et, dans l’entre soi d’une salle de restaurant, vous décrétez que le rassemblement est impossible. » Cet appel dit encore : « Vos divisions tuent l’espoir d’une politique ambitieuse qui pourrait mettre fin à l’insupportable. L’union est un combat quotidien. Dans nos quartiers, nous le mettons en œuvre tous les jours pour survivre. Alors pourquoi pas vous ? » L’appel dit enfin : « Pire, vous vous apprêtez à dégoûter encore un peu plus de la politique ceux qui ne peuvent plus attendre. Messieurs devant l’Histoire, soyez dignes ! Pour le petit peuple que nous sommes, prenez vos responsabilités, rassemblez-vous ! » Moi, j’appellerais bien tous mes amis à relayer cet appel pour voir un peu « ce que demande le peuple ». Voir cet appel 

http://www.liberation.fr/debats/2017/03/02/cher-benoit-cher-jean-luc-a-grigny-comme-ailleurs-vos-carrieres-vos-querelles-on-n-en-a-rien-a-faire_1552845

 

  3 mars 2017.

Je ne vous raconterai pas mes rêves. Ils sont trop insupportables. N’insistez pas… Par exemple il y a trois nuits de cela… Non, non, je ne peux pas le raconter… C’est trop dur…Après vous m’en voudriez… Bon il y a trois nuits de cela, un par un, tous les candidats de la droite et de l’extrême-droite à la présidentielle, à commencer par Fillon et à finir par Marine Le Pen en passant par Macron etc…enfin tous, un par un et pour différentes raisons, étaient empêchés de se présenter. Et que croyez-vous qu’il advint ? Les candidats de la gauche, enfin Mélenchon et Hamon, se débrouillaient quand même pour ne pas être élus ! C’est ballot ! 

 

  4 mars 2017.

Le retour de Timothée. Petit, tout petit bout d’homme, il tente de nous parler. « Balisse, balisse », annonce-t-il en montrant le ballon. « Balisse, balisse », dit-il encore désignant son biberon. « Balisse, balisse », insiste-t-il, indiquant par la fenêtre, les nuages qui courent. « Balisse, balisse », là il nous montre sa boite à musique. Un mot pour signifier tout un univers bienveillant. Il suffit d’un mot…

 

  5 mars 2017.

Il est bien là, Timothée ! Cet après-midi, pendant une longue heure, il a pleuré, avec de vraies larmes et une vraie rage impossibles à calmer. C’est venu brusquement, sans raison apparente. Sans doute les dents, mais nous n’avions rien pour le calmer. Et puis, aussi soudainement qu’il avait commencé, il a cessé de pleurer. Silencieux et sérieux, il a regardé comment allait le monde autour de lui. Et peut-être a-t-il été convaincu que ce monde était à peu près acceptable. Alors il a dit : « Balisse, balisse ». Et l’extraterrestre qui me sert de petit-fils a pris ses cubes en mousse pour construire une tour plus haute que lui. Sûrement une rampe de lancement vers son étoile.

 

  6 mars 2017.

Incommunicabilité générationnelle. Zeus a accompli son œuvre tempétueuse, nous privant de téléphone, de télévision et d’Internet, nous laissant donc nus, incertains de notre devenir, quasi abandonnés à la fureur des éléments. Voyant que je ne pouvais envoyer ma pensée du jour, pour la première fois depuis le 1er janvier 2016, j’ai remis au lendemain (qui est aujourd’hui). J’ai donc procrastiné, et j’en ai éprouvé de la honte. Ce matin, je m’en suis ouvert au premier venu à ma portée, qui n’est autre que Timothée. « Timothée, ton papy a procrastiné » lui ai-je dit plein de repentir. Il m’a regardé comme s’il ne savait pas ce que signifie « procrastiné ». « Et balisse, ai-je lancé, tu crois que je sais ce que veut dire balisse ? »

 

  7 mars 2017.

Toujours en panne d’Internet, mais je ne veux pas recommencer comme hier, quand j’ai procrastiné. Ma pensée du 7 mars, je l’écris le 7 mars. C’est plus logique. J’en ai profité pour me raccommoder avec Timothée. Nous échangeons longuement en un dialogue fructueux. Il m’a dit « balisse » et j’ai répondu « balioune ». Alors il m’a dit « balioune » et je n’ai pas su quoi répondre.

 

  8 mars 2017.

Je progresse. Je commence à comprendre le timothéen. « Mizik », c’est la musique, « kizi », c’est la cuisine, « balioun », c’est indiscutablement le ballon, et « balisse », c’est quand cet énergumène haut comme trois pommes à genoux a décidé de m’embrouiller !

 

  9 mars 2017.

Mes progrès en timothéen deviennent prodigieux. Après vous avoir donné la traduction de « mizik », « kizi », « balioun », je comprends que quand Timothée à faim, il dit « mangé ». Puis il se plante devant sa chaise haute, là où, habituellement, son papy et sa mamy lui donnent ses purées, viandes hachées, compotes, yaourts et l’indispensable « Kiri ». Mais « balisse » ? Cela reste un mystère puis me vient une idée : si, au lieu de chercher la signification de « balisse », dans la description du décor, de ses objets usuels ou de ses sentiments les plus primaires, je recherchais dans les concepts de la philosophie, de la morale, voire de la politique ? Et s’ouvre à ma perception un champ d’investigations sur lequel peut-être vais-je m’aventurer. Mais seulement demain.

 

 

 

  10 mars 2017.

Balisse, le mystère enfin révélé ! Les yeux plus grands que le monde qu’il dévore, il dit « balisse ! », non comme on dit « dégage ! » mais plutôt « je prends ma place ». Il dit « je veux des soleils doux dans tous les azimuts ». Il dit « je veux un monde bleu avec des poissons rouges à tous les coins de rues ». Il dit « je ne veux pas des vieilles colères, je veux des colères neuves coloriées d’espoirs ». Il dit « je veux de grands défilés chatoyants, avec des banderoles carnavals et des mots de désordres calculés ». Il dit « je veux des drapeaux rouge-cerise dans tous nos cortèges »… Je dis à Timothée que s’il dit « balisse » pour dire ça, il risque de ne pas se faire comprendre. Il me dit « papy, cela fait près de 55 ans que tu dis tout ça avec tes mots sensés et raisonnables et, désolé de te dire que tu n’es pas arrivé à grand-chose. Alors moi, je dis « balisse », et tu verras, ça va marcher ! »

 

  11 mars 2017.

Le changement, maintenant. Bon, c’est la vie. On a dû rendre Timothée à ses parents ce soir. Ils nous l’avaient juste prêté, mais je dois dire que j’avais un peu oublié ce détail. Ça a fait un grand bruit de déchirure dans ma poitrine, au moment où... Je lui ai dit « viens faire un câlin à papy » et il s’est jeté dans mes bras.  Je lui ai glissé sans que personne n’entende « dis-moi une dernière chose à propos de balisse ». Il a semblé réfléchir. Puis il m’a murmuré : « jusque-là, tu as voulu changer le monde pour qu’il change. Tu devrais maintenant changer ta façon de changer le monde. Par exemple changer le monde pour qu’il reste le monde. » Enfin, ça il me l’a fait comprendre en disant simplement : « balisse ».

 

  12 mars 2017.

Ce n’est pas un détail mais le diable s’y cache. Une chose est, face à la menace, de travailler à un rassemblement qui, pour la conjurer, pose avec clarté et publiquement des objectifs politiques communs qui engagent ceux qui s’y engagent. Le vote alors aurait toutes les chances d’être suivi, en cas de renoncement, de fortes mobilisations populaires. Appelons cela lucidité et courage. Autre chose est, pour conjurer la même menace, de se vautrer dans les mains de n’importe qui au prétexte qu’il est moins pire et peut éventuellement l’emporter. Le vote serait alors suivi de mortelles désillusions populaires. Appelons cela trahison et couardise.

 

  13 mars 2017.

J’ai sans doute perdu de mon charme. Au fond du jardin de la maison francilienne, il y a un strelitzia qui tire vers le ciel un éclatant feu d’artifice jaune et désordonné. Le lilas contre la terrasse retient quant à lui dans ses boutons ses gerbes d’un tendre violet. Ces deux-là n’ont jamais accepté de fleurir au même moment. Pourtant mes suppliques étaient sincères et j’en connais plus d’une qui y aurait cédé. Dans le temps.

 

  14 mars 2017.

Je lui dis je monte écrire ma pensée du jour (mon bureau est au premier étage). Elle, au lit, me dit fais vite j’ai besoin de ta chaleur. Devant l’ordinateur, mes mots coulent comme du sable, mais je me précipite trop. Ils ne s’accrochent pas à l’écran, ils dégoulinent et s’étalent sur le parquet. Je cherche des mots ventouses, des mots arapèdes, des mots aux doigts crochus. Je n’y arrive pas. J’écris comme la forêt pousse, j’ai besoin de temps, j’ai besoin d’infini. Il n’y aura pas de chaleur ce soir et je m’en veux. 

 

  15 mars 2017.

Les poètes ont toujours raison. Il y a un poème de René Char que j’aime particulièrement (ceux qui me connaissent dans la vraie vie comprendront pourquoi). Ce poème, je le cite en son entier. Il dit : 

« Il faut trembler pour grandir ».

Ce qui m’étonne, c’est de ne pas mesurer deux mètres vingt.

 

 

 

  16 mars 2017.

Toujours je cherche du sens. Quand l’arbre fleuri plus que son voisin semblable. Quand les graviers de l’allée s’échappent sur la pelouse. Dans la quémande d’une femme accablée. Quand dans un ciel sans histoire joue un oiseau irascible. Dans la gerbe d’écume d’un vague à l’âme exhibé. Dans les paroles mielleuses d’une trahison avaricieuse. Au plus dense des énigmes du monde. 

 

  17 mars 2017.

Je ne me perds pas toujours. D’accord il m’arrive de confondre les noms des plantes. Il n’empêche que le magnolia du jardin a les feuilles aussi dures que ses fleurs sont douces. Parfois je me dis que j’aimerais lui ressembler un peu.

 

  18 mars 2017.

Toujours je perds. C’est vrai que l’autre jour, ma pensée quotidienne dérapant m’a fait écrire strelitzia au lieu de forsythia. Ce qu’elle m’a fait remarquer. Pour me rattraper,  hier, j’évoquais mon magnolia qui n’était en réalité qu’un camélia. Ce qu’elle me fit encore remarquer. Et ça me fait penser à trois vers de Paul Eluard qui disent : « Je parle d’un jardin/ Je rêve/ Mais j’aime justement ». Et pour bien lui prouver, je me sers des pétales du myosotis, que j’arrache un par un : « je t’aime, un peu, beaucoup… »

 

  19 mars 2017.

Aujourd’hui je n’ai rien fait. Je n’ai donc rien à dire. Rien à penser. Pardon j’oubliais : j’ai réparé la clôture du jardin, le « cache vue » malmené par la dernière tempête. Oui, parce qu’il y a, autour de la maison, un jardin où, dans l’après-midi, le camélia a tendu son sein gonflé au bourdon empressé.

 

 

 

 

  20 mars 2017.

Chacun voit midi à sa porte. Il parait que c’est le printemps. Bientôt, nos jours seront plus long que nos nuits. Les étoiles, de plus en plus discrètes, s’apitoient sur leur sort. Elles préfèrent l’hiver qui leur réserve, un destin brillant de star. Question de point de vue, leurs plaintes ne semblent pas émouvoir les papillons.

 

  21 mars 2017.

Voilà qu’une journée de ciel bleu réjouit le merle amoureux. Il s’adresse à la merlette « vois-tu pourquoi mon chant est un rire ? » La merlette est trop habile pour dire qu’elle ne le sait que trop. Et que le printemps complice n’est pas pour rien dans cette histoire de cœur qui s’emballe. « Tu n’y es pas du tout », fait le merle en haussant les épaules. « C’est qu’en me posant sur le rebord de la fenêtre du ministère de l’intérieur, je l’ai vu faire ses valises. » « Mais qui ? » demande la merlette. « J’ai déjà oublié son nom », répond le merle (moqueur).

 

  22 mars 2017.

En écrivant « 22 mars », je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a 49 ans, le 22 mars 1968, des étudiants occupaient la fac de Nanterre. Cohn-Bendit était l’un d’eux et ce « mouvement du 22 mars » a souvent été présenté comme une sorte de déclencheur du mai 68 étudiant. Lycéen à ce moment, je regardais ça avec une certaine sympathie, en raison des trois revendications principales qu’il mettait en avant : la fin de l’agression américaine contre le Vietnam, la nécessité de balayer le vieux monde, et le droit pour les garçons d’aller dans les chambres  de la cité universitaire des filles. Avais-je tort à l’époque de mettre ces trois revendications sur un strict pied d’égalité ?

 

  23 mars 2017.

On donne Ruy Blas au jardin. J’ai offert une nouvelle mangeoire aux oiseaux, je l’ai garnie de graines et j’attends qu’ils y viennent. Moineaux et surtout étourneaux ne sont pas les bienvenus et je les chasse. Bon appétit,  mésanges, verdiers et pinsons chamarrés, je vous accueille et vous protège. Et vous, pigeons et tourterelles, promenez sur la pelouse vos silhouettes grassouillettes et contentez-vous, en bas, de picorer ce qui tombe de la mangeoire. Cela vous suffira bien. (Quant à vous, « ô ministres intègres, /Conseillers vertueux ! Voilà votre façon / de servir, serviteurs qui pillez la maison ! » vous n’êtes pas invités à casser cette honnête graine !)

 

  24 mars 2017.

Mes pensées ne sont pas des pierres jetées sur le casque des soldats, je ne suis pas un jeune palestinien. Mes pensées ne sont pas le cri de la révolte millénaire contre la domination patriarcale, je ne suis pas une femme discriminée. Mes pensées ne sont pas des balles du fusil qui sèment la mort dans les rangs fanatiques de Daech, je ne suis pas une combattante Kurde. Mes pensées ne sont pas le combat quotidien pour mes enfants contre la faim et la maladie, je ne suis pas un paysan Ethiopien. Mais quand même, j’ai le droit de penser.

 

  25 mars 2017.

Ce sera un autre jour. On me signale qu’aujourd’hui, c’est la journée de la procrastination. Je ne sais pas qui a eu cette idée, mais en tout cas, à demain !

 

  26 mars 2017.

Question. Notre jardin hier s’est enrichi de deux rosiers. Un que nous avons acheté, elle et moi, et l’autre que des amis nous ont offert. Bientôt, ces roses vont l’égayer et célébrer à leurs façons qui l’amour, qui l’amitié. Alors pourquoi, quand je pense à demain, suis-je empli de tristesse et d’appréhension ?

 

  27 mars 2017.

Nous sommes au début d’un printemps où l’on ne sait si tout se démantèle ou tout se renouvelle. On ne sait sur quels fruits s’ouvrent les fleurs. On ignore pour quels parfums le vent agite les branches. On confond promesses et trahisons. Rien ne peut retenir le sable qui coule entre nos doigts mais sa caresse est chaude. Il est temps alors de convoquer une débauche d’avenir.

  28 mars 2017.

Juste là, maintenant. Il est temps d’être efficace en comprenant que le moment n’est plus de chercher quelle combinaison virtuelle pourrait conjurer le pire. Trop tard, vous dis-je, moi qui me bats (pas tout seul) depuis plus d’un an pour tenter de convaincre (avec mes petits moyens) qu’un accord politique entre toutes les forces de gauche qui souhaitent tourner la page du quinquennat Hollande pouvait nous faire gagner cette élection. Mais c’est trop tard et les uns et les autres (et quelques autres encore) n’en ont pas voulu. Maintenant donc, pour ne pas abandonner l’objectif de construire un pacte majoritaire à gauche, que faire ? Je ne vois rien d’autre que de faire entendre le plus haut possible la voix de ceux qui veulent en finir avec ces institutions, ce régime, et arracher du pouvoir sur la finance. Et je ne vois pour ça qu’un vote, le vote pour Jean-Luc Mélenchon. D’ici le 23 avril, le porter le plus haut possible est le seul espoir que nous avons.

 

  29 mars 2017.

Cessons de penser. Aujourd’hui, première sortie de la saison, elle et moi sur ArTiYote le fringant voilier blanc. Entre l’Ile d’Ars et l’Ile aux Moines. Et de retour au port, l’envie irrépressible d’une bière blonde. Un coup de téléphone à des amis pour un rendez-vous en terrasse sur la presqu’île de Conleau et une belle heure de discussion amicale, le temps d’une « Grim » bien fraîche.  C’est dur, quand même, la retraite. Et je crois que je fais un burnout de retraité !

 

  30 mars 2017.

C’est étrange. Les réseaux dits « sociaux » semblent être fait pour que chacun puisse sans aucun complexe et sans retenue, déverser sa haine, sa suffisance et son acrimonie. Pourquoi les appellent-on sociaux, eux qui le sont si peu. Et dire que ces fameux réseaux si peu sociaux seraient à l’avenir par quoi passe toute la vie démocratique, passent tous les débats ! Ça m’inquiète et me remue, un peu comme le dirait Antonin Artaud : « Se retrouver dans un état d’extrême secousse, éclaircie d’irréalité, avec dans un coin de soi-même des morceaux du monde réel. »

 

Ma pensée du 31 mars 2017.

« Des morceaux du monde réel » sont venus cogner à la lucarne. Demain, fin de trêve hivernale, les coupeurs de courant et les expulseurs vont s’en donner à cœur joie. Je me souviens comme, en 1976, dans la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis où je vivais, nous nous couchions devant les camions de déménageurs pour empêcher les expulsions. Les huissiers fuyaient devant nos colères réunies. Je ne regrette pas ces temps de luttes « héroïques ». Mon seul regret est qu’en plus de 40 ans, nous n’ayons pu imposer les mesures et les politiques qui auraient banni à jamais cette misère de notre pays. Ma seule impatience est de construire la majorité politique capable de ça. Les forces existent, il suffit de les unir. Bordel, c’est quand ?

 

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