Pensées des jours de mai

En mai je fais ce qu'il me plait et la contrainte d'une pensée quotidienne m'est de plus en plus agréable. Une fois encore je vous livre celles de ce mois comme elles me sont venues sans retouche.

 

1er mai

L'éducation expresse. Ils ont dit qu'ils n'étaient pas chacun pour soi. Ils ont construit un nous sans jeter le je aux orties. Ils ont fait de l'écran une arme de construction massive, ils ont inventé des liens numériques aussi forts que l'amour, aussi durs que le marbre. Ils ont compris ce monde en un clin d’œil, qu'ils sont les 99 % et que le moment des comptes est venu pour le petit pour cent qui reste. Et pour parfaire cette éducation expresse, on leur a fait goûter les gaz et les coups de triques, et la peur surmontée, et la force des bras liés face aux robots étatiques. Personne, personne d'autre que ce gouvernement incapable, parjure et irresponsable, n'aura fait de la jeunesse, si vite et si complètement, un grand volcan de belles laves. Les futurs possibles se conjuguent au présent.

  

2 mai

Impatience pesante. Je trouve pesant que quelques habitués des cénacles communistes, s’autorisant aux leçons révolutionnaires perpétuelles, tombent à bras raccourcis sur toutes les tentatives de créer de nouveaux types de rassemblements, à vocation bien plus large que le Front de Gauche tel qu’il est. Qui trouvent mieux, au moment où le monde du travail et la jeunesse bouillonnent et cherchent une voie, de rallier sans attendre une candidature des plus classiques sous la 5e République. Et qui cherchent à l’imposer à coup d’arguments du type « tout ce qui n’est pas ça est une traîtrise sociale-démocrate ». Le débat, je le comprends parce que la situation n’est pas simple du tout. Et on n’est pas assuré de la réussite de nos tentatives. Mais il y a des fils à tenir : celui d’une démarche majoritaire, et celui qui fait du mouvement populaire la clé de tout. Ces fils s’appellent « la démocratie ».

 

3 mai

La France d'en haut, c'est nous. Il y a, tous ces jours-ci, bien des raisons d’espérer de notre côté et beaucoup de tensions, du coup. Un Ministre de l'intérieur répondant au secrétaire national du parti communiste en perd son sang-froid. Et le masque de sérieux, d'impassibilité, de la force tranquille vient se fissurer. Je ne me gargarise pas des termes de la « lutte des classes » mais je ne peux que constater la fébrilité de ce pouvoir parjure dès que les dogmes capitalistes sont mis en question dans le peuple. Et je me dis que maintenant, le sang-froid, la patience, la responsabilité, l'intérêt national, le sérieux, la tranquillité, le rassemblement ... tout ça c'est nous. C'est vers cette hauteur qu'il faut cheminer car c'est vers la hauteur que se tournent les regards de ceux qui refusent de courber l'échine.

 

 

4 mai

Le monde selon Tavares. Il y a 28 ans, la divulgation du salaire du dirigeant de PSA Jacques Calvet avait fait scandale : on apprenait qu'il gagnait 45 fois le SMIC. 28 ans après, le successeur d'aujourd'hui, Carlos Tavares, peut afficher un salaire de 298 SMIC. Un scandale ? Pas du tout selon lui, puisque « je me considère comme un joueur de foot ». Pour Carlos Tavares, Jacques Calvet n'était donc qu'un petit joueur. "Il y a un marché, explique Tavares. Ce sont les faits. Ce n'est pas audible, mais c'est la réalité de notre monde ». Si la réalité du monde est inaudible, c'est que ce monde, celui de Tavares, est invivable. Il est vraiment temps d'en changer.

 

 

5 mai

Bonne journée. Je me suis nourri de vent entre deux îles du Golfe du Morbihan moutonnant sous le vent d'Est j'ai reçu le baiser du soleil et c'était comme un premier ses lèvres sur les miennes avec toute cette chaleur là au bas du ventre cet élan dans les reins comme un brutal plaisir cet effort à tirer sur l'écoute prendre un ris pour calmer les ardeurs et maîtriser les élans et finalement ce fut une bonne journée.

 

6 mai

La leçon du magnolia. J'ai d'abord biné la terre, au plus près des racines du magnolia. Puis je l'ai arrosé d'abondance parce que les feuilles, en son sommet, jaunissent et semblent flétrir. Cet arbre, à l'entrée du jardin, croule sous des fleurs lourdes et paresseuses. Elles tombent presque sitôt qu'épanouies et doucement pourrissent sur le sol, tandis que leurs compagnes éclatent d'une santé colorée et éphémère. Mais ni les unes ni les autres n'expriment la joie ou la tristesse. Ainsi tout vient, tout passe, maladie et santé, vie et mort, regrets et projets, rien ne reste et tout résiste, s'affirme et s'évanouit et se dépasse sans drame. La vie, c'est de l'appétit et de la nostalgie.

  

7 mai

Je lis un poème de l'américain Bukowski. Vous ai-je dit combien la poésie américaine me plaisait ?

« un chien

qui trotte solitaire sur un trottoir brûlant

en été

semble avoir reçu le pouvoir

de dix mille dieux.

pourquoi est-ce ainsi ? »

Et pourquoi est-ce que j'aime ça ?

  

8 mai

Louvoyage révolutionnaire. Quelques minutes chaque jour (au coucher de préférence) je m'offre le droit à la panique, à l'angoisse. Parfois c'est la mort qui me fait peur, et parfois ce serait plutôt la vie. Ensuite, je me sens mieux et peux m'endormir tranquille, ou reprendre mes occupations. La vie a besoin d'accidents, de croche-pieds, de souffrances, de brusques dérapages. Il faut s'organiser pour les accueillir. Notre politique (révolutionnaire) non plus ne peut être ce lac lisse sur lequel la barque suit un cap rectiligne. Comme le voilier contraint au louvoyage, à l'abatée et à l'aulofée, il lui faut sa part d'accidents, d'esquives, de compromis et de contournements, de vérités forcées et de coups de boutoirs. Sinon elle diffuse l'odeur fade et nauséeuse du commentaire ou de la velléité de ceux pour qui, finalement, rien n'est possible.

  

9 mai

Fuite de cerveau. Aujourd’hui, un chirurgien s’est occupé de mon crâne. Soit disant pour ôter une lésion indésirable, il y a fait un petit trou puis l’a rebouché. Mais pas assez vite sans doute et quelques-unes de mes pensées en ont profité pour une escapade.  Je vois des papillons qui butinent les fleurs du pommier. Ça doit être elles, mes pensées. Dommage, elles semblaient légères.

  

10 mai

49-3, clap de fin d'un monde. Ce système est déjà mort qui ne peut plus supporter la moindre démocratie et sombre dans une dangereuse bouffonnerie. Que ce soit sur le travail que le capitalisme se prenne les pieds dans le tapis a un vrai sens et constitue une chance inespérée. Tout cela peut s'engloutir dans une barbarie indicible ou inventer de l'avenir commun. Nous ne pouvons nous permettre aucune autre mission que de contribuer à construire une majorité populaire, nous qui ne sommes qu'une faible minorité. Plus qu'à réunir les petites troupes d'habitués, c'est au courage de construire avec d'autres, très différents de nous, qu'on mesurera si notre âme (révolutionnaire) est bien trempée.

 

11 mai

La loi El Khomri expliquée aux enfants. Ça s'appelle le renversement de la hiérarchie des normes. C'est quand un gouvernement élu avec les voix de gauche trouve normal (d'où les normes) de faire passer une loi de droite et du coup impose (d'où la hiérarchie) aux députés de gauche de voter une motion de censure de droite pour empêcher la loi de droite d'être votée par une assemblée qu'on dit de gauche mais qui a complètement perdu le nord (d'où le renversement). Est-ce que j'ai été clair ?

  

12 mai

Ce soir tard, encore un poète américain. Ce que dit Edward Dorn peut faire penser à ce qui se passe ici, ces jours-ci, sous ce régime-là.

  

« Lorsque j'entends les nouvelles,

pleines d'horreur et de consternation

sur la violence de la classe ouvrière,

je sais à qui appartient la radio.

 

Le capitalisme a été fondé

sur des crânes brisés des côtes rompues

et des mitraillages.

(...)

Et le capitalisme, issu de cette barbarie,

est maintenant sanctifié avec le plus d'ardeur

par ceux qui déplorent la violence des travailleurs.

  

Je me pose la question :

ont-ils quelque "autre" modèle

pour les bêtes sauvages ? »

  

13 mai

Maintenant c'est au mouvement populaire de tenir ses promesses. Dans le tourbillon de nos indignations, de nos colères, de notre révolte, quand nous hurlons contre ce gouvernement et ce président insultants à l'égard du peuple, du pays, quand leurs agissements nous mènent à la rage, n'oublions pas ce qui est l'essentiel. Des manifs, des grèves, aux nuits debout et aux débats programmés et engagés pour construire un avenir commun... tout ce qui nous rassemble en est la preuve : travailleurs, jeunes, citoyens valent bien mieux que ça ! Aujourd'hui, ce que nous, communistes avons à cœur, c'est d'aider à ce que ce mouvement multiforme tienne toutes ses promesses. La droite, le FN et Hollande peuvent être battus par ce mouvement s'il s'en occupe, s'il ne lâche rien et s'il s'empare de tout, y compris des échéances politiques de 2017, pour se rassembler et prendre la main sur son avenir. C'est à cela qu'il faut contribuer.

 

14 mai

En grand. Ce soir il fait froid je vois s'éloigner la raison l'indignation tient la corde et la révolte fait trembler nos bras nos poings se ferment et nous empêchent de tendre la main ce qu'il faudrait évidemment faire pour ne pas gaspiller cet énorme capital de colère qui s'est accumulé et qui ne demande qu'à soulever le peuple pour ouvrir portes et fenêtres en grand. En grand.

  

15 mai

Petit à petit. Un petit tour sur mon petit voilier, par tout petit vent, tellement petit qu'on s'est aidé du moteur de temps en temps (mais à petite vitesse). C'est ainsi qu'on a fait le tour de l'île d'Ars, une petite île du Golfe du Morbihan. Petite navigation donc à mi marée d'un petit coefficient, à frôler les petits bancs de sable et de vase, et quelques petits récifs, même si le bateau a un petit tirant d'eau. Le petit vent était un petit peu froid (le thermomètre indiquait un petit 17° au soleil, un petit soleil tout pâle qui m'a quand même donné un petit coup (de soleil) sur le nez (qui n'est pas si petit). Enfin petite journée de petit bonheur. Tout va bien.

 

16 mai

Mauvaises fréquentations. À la terrasse du café, après une promenade sur le port de Vannes. Une bande de touristes. Ils parlent fort. Et aigre. Et ils rient à gorge déployée de bonnes vieilles remarques racistes. 

Moi : « on s'en va ». Elle « je n'ai pas fini mon jus d'ananas ». Moi « Mais tu les entends ? ». Elle : « Oh non je n'écoute pas, fais en autant ». Moi : « Plus je fréquente les gens et plus je t'aime ».

  

17 mai

On fait quoi ? Poutou, Arthaud, Mélenchon, Montebourg, Duflot, Lieneman, Laurent, Hulot, Mamère, Nadot, Autain, Larrouturou, De Haas... Et qui d'autres encore... Il y a aujourd'hui au moins une quinzaine de candidatures potentielles, chacune, chacun avec ses caractéristiques, son histoire, sa culture, ses convictions différentes. Mais toutes et tous disent qu'il faut une alternative de gauche à la politique de François Hollande qui n'est plus légitime pour la représenter. On fait quoi ? On fait quoi pour que les opposants à la loi El Khomri, les citoyennes et citoyens des « Nuits Debout » aient leur candidate ou leur candidat. Leur candidate ou candidat commun ? On fait quoi ?

  

18 mai

Loi du marché. Tout le monde décide pour toi et tu subis la loi du marché. Ta vie, ton travail, la façon de t'habiller, de te comporter, d'élever tes enfants, ta façon d'aimer, qui aimer, tes passions, tes plaisirs, tes désirs... la loi du marché a envahi tout l'univers. Mais toi, papillon multicolore, tu refuses la larve, tu veux sortir de cette gangue visqueuse, poisseuse, et tous tes efforts - épuisants - sont pour t'en libérer. Et tu voudrais imposer ta vérité et ta loi aux autres ?

  

19 mai

Loin d'elle. Parfois le soir, je n'ai pas envie que le soleil s'attarde. Il y a des jours ainsi. Et demain, le jour se cachera-t-il longtemps dans un crachin maussade ? La nuit, sans lune ni promesse, risque d'être un peu longue.

  

20 mai

Veillée d'armes. Demain il va falloir parler. Je n'aime pas trop, en fait. J'aime quand ma main parle, pas ma bouche. Ma main je la maîtrise toute, jusqu'à ses tremblements. J'en suis le maître. Ma main façonne des mots de silex, ils occupent le bon espace, ils jouent leurs rôles, bons ou mauvais. Ma bouche est trop impatiente, elle gaspille et dilapide et mes mots, prononcés, n'ont plus aucun poids. Ils nagent entre deux eaux, dépourvus de sens comme des noyés dans des algues mouvantes. Mais demain, il faudra que je parle.

  

21 mai

Confiance et victoire. Ce qui nous tue est la méfiance. On anticipe la possibilité d'une trahison et au bout du compte, c'est la méfiance qui appelle la trahison. La confiance au contraire nous ouvre les yeux. Elle n'empêche pas la vigilance, mais cette vigilance n'est pas soupçonneuse. La confiance est d'abord confiance en notre propre force et la force appelle le respect. C'est pourquoi ceux qui sont confiants sont rarement trahis. Et ceux qui sont méfiants sont très rarement vainqueurs. Et pour être vainqueur, il faut mettre notre confiance bien au-delà du petit cercle de nos semblables.

 

22 mai

Prozac gouvernemental. Tout est sous contrôle. Il n'y a rien à craindre. Il n'y aura pas de pénurie de carburant. Toutes les courbes s'inversent. Ça va mieux... Avec la pilule gouvernementale du bonheur !

  

23 mai

Je crois que le jour n'est pas la nuit. Je crois que la clarté n'est pas l'obscurité. Mais je crois aussi que rien ne se connait immédiatement. Ni la clarté, ni l'obscurité. Des voiles recouvrent toute chose, qui ne se déchirent qu'au bout d'une longue et âpre patience. Au prix d'un effort. Y sommes-nous vraiment prêts ? Quand je lis dans nos sentences, notre fébrilité le plus souvent à tenter les raccourcis, je doute. Vraiment je doute.

  

24 mai

Responsables face aux entêtés. Etre responsable devant le pays, ce n'est pas s'entêter contre la majorité des Français, des salariés, passer en force à l'Assemblée, réprimer les manifestants, menacer les syndicats et la CGT en particulier. Etre responsable devant le pays, c'est lutter pour les droits des salariés, des générations futures, c'est ne pas accepter la soumission aux forces de l'argent. Être responsable devant le pays, c'est mettre les prochaines échéances électorales entre les mains de ceux qui luttent. À eux de définir les objectifs, les contenus politiques, à eux de choisir les candidatures qui les porteront. Et pour nous, militants communistes, être à la hauteur de nos responsabilités, c'est contribuer à organiser des primaires avec des millions de citoyens pour déboucher sur des objectifs et une candidature qui balaieront Hollande, la droite et Marine Le Pen et engageront le pays sur une nouvelle voie.

 

25 mai

Ménage du monde. Je me demande souvent quand un révolutionnaire (un vrai) peut se dire à raison qu'il a accompli sa tâche ? Qu'il peut aller se reposer et qu'il a mérité ce repos. À mon avis, s'il fait honnêtement son "métier » de révolutionnaire, à tout instant. Et s'il est vraiment sincère, jamais. Elsa Triolet disait à peu près que « le ménage du monde est comme celui d'un logement : il faut recommencer tous les jours ».

 

26 mai

Navigation délicate. Courants porteurs mais vents contraires. C'est un peu ce qui arrive à la CGT et au mouvement social ces jours-ci. Navigant à la voile (par goût, pas par manque de carburant) pour sortir du Golfe du Morbihan et cingler vers Belle Île, j'ai dû un peu louvoyer mais grâce au courant et malgré la direction du vent, je suis parvenu à mes fins. Et bien qu'un peu honteux de ne pas avoir participé à la manif d'aujourd'hui, je me suis senti solidaire. On pourrait presque me compter parmi les manifestants (selon les organisateurs).

 

27 mai

Arrivé à Palais, port de Belle Île en Mer après une traversée tranquille Le Crouesty-Palais par le passage des Béniguets. Peu de vent dans les voiles, pas de Wifi au port et un peu fatigué, donc pas de pensée le 27 mai. Enfin je pense qu'il n'y en a pas eu.

  

28 mai

Le vent n'est pas bien fort au large du Morbihan. Mais ça aura suffit à faire voler mes pensées en éclat. Encore un jour sans pensée. Vous me direz : « c'est que ses pensées n'étaient pas bien accrochées sans doute, ou trop légères peut-être ». Mais j'en connais plutôt qui pensent (sans le dire) que ça leur fait des vacances... Oui, toi, reconnais-le !

 

29 mai

Bon, retour de cette petite croisière à Belle Île. Un temps orageux, un vent irrégulier, quelques gros grains, un truc de rêve en somme. La Jument dans le Golfe du Morbihan prise à contre-courant pour montrer que comme révolutionnaire, je ne suis pas un dégonflé. Arrivé à bon port après huit heures de navigation : vivement les trente-deux heures et allez Martinez !

 

30 mai

Retour de Belle Île. Aujourd'hui, je ne voulais rien faire mais quelqu'un m’a rattrapé. « Olivier, pourrais-tu jeter un œil à ce texte et me dire... » Et je l'ai fait. Amitié, orgueil, démangeaison intellectuelle, soif d'utilité... Comme d'habitude, je l'ai fait. Je me demande pourquoi je réponds à peu près à toutes les sollicitations de ce genre. Pourtant, une nouvelle nichée de mésanges s'est installée dans le mirabellier et observer les allées et venues de ces parents exemplaires aurait dû occuper tout mon temps. Alors des pensées poétiques m'auraient submergé avec le sable et la mer et les seins mûrs des vagues, et les perles de désir à la commissure des lèvres... enfin, des choses nécessaires, enfin.

 

31 mai

La vulgarité du Medef. La CGT, ça sert à quoi ? Tout le monde est d'accord sur ce point, à défendre les intérêts matériels (et le plus souvent moraux) des travailleurs salariés. Qui ne sont pas toujours les mêmes que les intérêts presque exclusivement matériels, (et très exceptionnellement moraux), des propriétaires-actionnaires des entreprises que les salariés font tourner. Ce qui créé parfois des tensions qui obligent chacun à se positionner. Les uns, côté manche, pour les intérêts quasi exclusivement matériels des actionnaires-propriétaires. Et les autres, du côté contondant de la matraque, pour les intérêts moraux-matériels des travailleurs salariés. Ainsi va la vie sociale dans notre pays capitaliste, à se confronter le plus souvent, chacun avec ses armes. La chanson de geste de la grève, de la manifestation, des slogans fleuris et des chants d'amour révolutionnaire pour les travailleurs. Et pour les actionnaires, la vulgarité du mépris, du dos tourné, de l'injure et de la force brutale. C'était une petite leçon d'objectivité vraie. 

 

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