Le temps n’est-il pas venu d’une initiative communiste ?

Nous répondons à la situation présente, marquée par des mouvements sociaux et politiques très profonds et nouveaux, pour l’essentiel en multipliant nos propositions et argumentations concrètes : hausse du SMIC, retour à l’ISF principalement. Les propositions sont bonnes et populaires, nous en avançons d’autres aussi et nos porte-paroles, notre secrétaire national et nos parlementaires ne manquent pas de talents et d’arguments pour convaincre.

Mais ce faisant, répondons-nous, au niveau qui convient, aux exigences politiques du moment ? La lutte ne se situe pas seulement sur la réponse à la question « y a-t-il une autre politique possible ? »

L’exigence d’alternative est là, présente dans les mouvements populaires et dans l’opinion, même si beaucoup d’efforts pour donner un contenu à cette exigence sont nécessaires.

Mais aujourd’hui, ouvrir une perspective politique à ces mouvements de la société exige de répondre à la question : comment ? Comment débloquer cette crise institutionnelle qui fait qu’un gouvernement, une majorité et surtout un président élu mènent une politique qui va manifestement à l’encontre d’une majorité du pays ?

Aucune réponse à cette question ne vient nourrir nos discours politiques ces temps-ci. Et certaines prises de position nous en éloignent plutôt : je crois ainsi que l’appel au  vote communiste aux élections européennes est une perspective d’issue à cette crise que nous aurons bien du mal à rendre crédible. Et notre refus argumenté d’un débat sincère et sérieux à gauche pour un rassemblement à cette occasion ne me semble pas très raisonnable. (En la circonstance, JL Mélenchon par exemple, joue d’une partition plus ouverte.)

Que disons-nous, par exemple, à propos de la pseudo-consultation lancée par Macron ? Laisser faire en disant que c’est bidon ? Ou tenter de déborder Macron par l’organisation réelle d’un vrai débat démocratique et populaire. C’est d’ailleurs ce qui était exigé par des gilets-jaunes dans le JDD, le second samedi de mobilisation : exigence d’Etats généraux de la fiscalité et d’un débat sur la transition écologique. Et sur les institutions, ils allaient plus loin que le RIC avec l’exigence de proportionnelle et des mesures pour que les classes populaires soient représentées au Parlement…

N’avons-nous, avec nos militants dans les entreprises et les quartiers populaires, avec nos élus, nos maires et parlementaires, aucun moyen d’engager une véritable campagne de cahiers de doléances ? D’exiger de véritables États généraux pour organiser une vraie délibération populaire sur la justice fiscale, la transition écologique, la démocratisation des institutions ? Ne serions-nous pas écoutés dans le peuple si on lançait une telle campagne ? Ne trouverions-nous pas à gauche, et aussi dans les syndicats et associations, des alliés pour mener cette campagne avec nous ? 

Si je ne me trompe pas, le peuple français a fait sa grande Révolution en commençant par ça : cahiers de doléances et états généraux. N’est–il pas temps de lancer, sans attendre, une telle initiative communiste ? La démocratie et la révolution, voilà qui ne devrait pas faire peur aux communistes.

 

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